Attractivité employeur : les critères des salariés – Aïmane Belghyti

Le marché de l’emploi a connu diverses perturbations ces deux dernières décennies, avec l’avènement de startups proposant un mode de fonctionnement nouveau et qui ont challengé les entreprises dites traditionnelles, le départ à la retraite d’un grand nombre de travailleurs très expérimentés et l’avènement d’une génération de digital natives, ou gen Z, friands de liberté et flexibilité. Cette mutation s’est poursuivie avec la pandémie de Covid-19 et la démocratisation du télétravail qui l’a accompagnée, en France comme ailleurs. Tout ceci a concouru à profondément dégrader la position du travail dans la vie des Français ces dernières années.

 

Le salaire reste le critère le plus important pour les salariés

L’étude Randstad Employer Brand Research a analysé les critères d’attractivité des entreprises, auprès de 163 000 répondants dans 31 pays, dont la France.

 

 

Le salaire, bien qu’il reste le critère majeur, ne suffit plus à pour qu’une entreprise soit réputée attractive. Il est aujourd’hui talonné par des critères extra-financiers à l’importance primordiale pour les salariés. Le travail ne peut plus empiéter sur la vie privée des collaborateurs, quitte à s’accompagner d’un salaire moindre (cf. Ifop).

 

 

Selon l’Ifop, 61% des salariés français préfèrent, en 2022, avoir plus de temps libre quitte à gagner moins d’argent. Cette statistique s’inscrit dans une quête plus généralisée de flexibilité et équilibre dans la vie des salariés. Les entreprises se doivent donc d’actionner les leviers extra-financiers d’attractivité si elles souhaitent rester compétitives sur un marché de l’emploi marqué par une forte attrition des effectifs (le double depuis 2015)

Les critères des salariés ne sont pas respectés

Malgré l’importance de ces critères extra-financiers, ils ne sont pas toujours respectés par les entreprises, plus souvent focalisées sur leur rentabilité que sur le bien-être de leurs salariés.

Cette situation a des conséquences négatives pour les salariés, qui se sentent perdants dans leur rapport au travail. Ils n’ont pas le sentiment de pouvoir s’épanouir dans leur travail. En 1993, seuls 25% des salariés français (toutes classes d’âge et catégories professionnelles) se sentaient « plutôt perdants » dans leur rapport au travail. En 2022, ce sont 48% des salariés qui témoignaient d’un tel ressenti.

 

Les entreprises doivent prendre en compte ces nouveaux critères pour attirer et fidéliser leurs salariés. Elles doivent offrir des conditions de travail attractives, qui favorisent le bien-être physique et mental des salariés, afin d’être les mieux placées pour recruter dans un monde du travail en pleine mutation. Une piste d’attractivité est de capitaliser sur le besoin d’opportunités de carrière des salariés, via l’implémentation d’une politique de mobilité par exemple. Dans le prochain article, nous vous présenterons donc les 5 vertus d’une bonne politique de mobilité.