LE GREENWASHING DANS LE PAYSAGE BANCAIRE – MOHAMED GOUJJANI

Le greenwashing est une pratique consistant à donner une image trompeuse de responsabilité environnementale afin de masquer des actions ou des politiques contraires. Cela vise à améliorer l’image de l’entreprise et à attirer des clients de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux.

Le triptyque du greenwashing

Certains organismes ont recours à de la publicité trompeuse. Dans ce cas, les organismes font la promotion de certains produits financiers en les qualifiant de « verts » ou d’éco-responsables sans pour autant fournir de preuves pertinentes de leur impact environnemental réel.

Les investissements non durables constituent une seconde partie de ce triptyque. En effet, certaines banques pourraient investir dans des projets ou des entreprises prétendument écologiques mais qui ne respectent pas réellement des normes environnementales strictes.

La dernière partie dépeinte dans ce triptyque est la communication vague de certains acteurs. Derrière cela, ils peuvent laisser supposer que la cause environnementale les préoccupe sans pour autant apporter d’actions concrètes derrière afin de simplement se donner une image plus verte et soucieuse de l’environnement

Certains dispositifs permettent tout de même d’éclairer le consommateur

75% des obligations vertes émise à l’heure actuelle ne sont pas labellisées, créant ainsi le risque d’un greenwashing d’entreprises prônant « faire du vert » en s’inscrivant dans une tendance marketing, sans pour autant le prouver concrètement. Pourtant, des labels permettant de classifier les investissements verts existent tels que les Green Bonds Principles (GBP).

Les critères ESG font référence à un ensemble de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise utilisés pour évaluer la performance globale d’une entreprise en termes de durabilité et de responsabilité. Le critère environnemental prend en considération tous les impacts tels que les émissions de gaz à effet de serre, la gestion de l’eau, la consommation d’énergie, la biodiversité, la gestion des déchets, la pollution, les pratiques agricoles durables, etc. Le critère social concerne les relations de l’entreprise avec ses collaborateurs, clients et fournisseurs (cela englobe les conditions de travail, la diversité de l’inclusion, les droits de l’homme etc.). Enfin, le critère de gouvernance porte sur la manière dont l’entreprise est dirigée, gérée et supervisée.

Il est important en tant que consommateur de rester vigilent et de ne pas se limiter aux discours émis par divers organismes. Il faut procéder à une recherche indépendante sur les investissements d’une banque. Pour cela, il convient de vérifier les actions concrètes derrière les déclarations des banques. Il faut aussi se renseigner sur les labels attribués à la banque sans pour autant se limiter à leur seule validation. Enfin, les critères ESG peuvent permettre de se faire une idée approfondie sur la performance globale de l’entreprise.