Les banques privées : actualité et évolution – Yves Chavigny

Bien souvent adossées à des banques de réseaux généralistes, les banques privées (private banking) sont des institutions financières qui offrent des services bancaires et de gestion de patrimoine personnalisés à des clients possédant des avoirs financiers importants.

Les services offerts par les banques privées sont variés : gestion de portefeuille, planification fiscale et successorale, prêts sur actifs, accès à des investissements exclusifs…

Les banques privées pratiquent des tarifs élevés sur lesquels elles restent discrètes. Ces tarifs ont augmenté depuis la mise en place de la réglementation MIFID 2 qui renforce la sécurité des investisseurs et la prévention des conflits d’intérêts.

Pour rappel : la réglementation MIFID 2 (Markets in Financial Instruments Directive) fixe notamment les règles auxquelles doivent se plier les établissements financiers fournissant des services d’investissement et/ou des services auxiliaires : instruments financiers et dépôts structurés.

 

FOCUS : Les banques privées luxembourgeoises se portent bien !

Selon l’étude « Clarity on performance of Luxembourg private banks » réalisée par KPMG et l’ABBL, ces douze dernières années ont été marquées par une progression ininterrompue. Depuis 2008, la croissance annuelle moyenne des actifs sous gestion est de 7%, et la tendance est à l’accélération.

Après un plateau observé entre 2015 et 2017, où la croissance annuelle moyenne n’aura été que de 1,7%, le taux d’augmentation a accéléré pour atteindre 13,4% par an entre 2018 et 2020, le Brexit ayant joué un rôle dans cette progression.

La rentabilité est sur la même trajectoire, en partie grâce à la croissance des actifs sous gestion. En 2020, ce sont 11,6 milliards d’actifs frais (+3,9%) qui sont entrés dans les caisses des banques privées malgré la pandémie et ses effets sur l’économie. De plus, les revenus d’exploitation ont augmenté plus rapidement que les coûts, ce qui a entraîné une baisse globale du ratio coûts/revenus du secteur de 2,4 points de base à 66,1%. En 2020, ce sont deux tiers des banques qui ont augmenté leur rentabilité opérationnelle.

L’étude relève que seulement 12% des banques privées analysées n’étaient pas rentables en 2020. Principalement des banques de petite taille avec moins de 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

 

Évolutions du secteur :

Changement du modèle de rémunération avec le passage d’un modèle basé sur les transactions – générées par les commissions et les frais d’exécution – à celui basé sur des honoraires liés à une activité de conseil en investissement.

Depuis 2015 deux types d’offres de services ont considérablement augmenté. À savoir la gestion discrétionnaire de portefeuille et les services de conseil tarifés passés.

Le secteur bancaire est en train de subir une profonde transformation, impulsée en grande partie par l’émergence de la technologie financière (fintech) et de nouveaux acteurs du marché qui bousculent les modèles d’affaires traditionnels. Les banques privées ne font pas exception à cette évolution, et sont confrontées à des défis qui peuvent potentiellement perturber leur modèle d’affaires.