IA en finance : quels impacts sur les métiers de conseil et de la banque ? – Thomas Truffer

L’intelligence artificielle a connu des avancées spectaculaires ces dernières années.

OpenAI, l’un des leaders du marché, a récemment lancé GPT-4, un chatbot capable de traiter des images et de lire du texte pour des tâches plus complexes, telles que la création d’un site web à partir de notes manuscrites. Grâce à ses algorithmes avancés et sa fonctionnalité de prédiction de texte, la nouvelle version cette IA est en capacité de créer du contenu nouveau, comme des chansons, des textes et des codes logiciels. La montée en compétence fulgurante de ces IAs nous pousse à nous interroger sur leur potentielle capacité à venir remplacer les êtres humains sur des professions dites « intellectuelles » ou « créatives ». Les IAs commencent leur intégration dans nos modes de travail et notre quotidien. Voyons comment cela s’illustre pour les secteurs de la banque et du conseil.

Les IAs ont déjà trouvé une première fonction dans le secteur bancaire. Les banques utilisent des chatbots pour gérer leur relation client de première ligne. Ceux-ci répondent aux interrogations et requêtes clients les plus simples et orientent les clients vers de véritables conseillers pour les besoins les plus élaborés. Cette pratique permet donc de réduire les coûts sur des tâches à faible valeur ajoutée et d’améliorer la satisfaction client. Les intelligences artificielles sont également utilisées par les banques pour traiter de larges panels de données et identifier certaines anomalies. Cette analyse permet de gagner du temps dans le traitement de la donnée et de détecter plus facilement certains risques comme les risques de fraude. Cependant, bien que les IAs soient très puissantes, leur capacité de production est limitée. En effet, les réponses et les analyses qu’elles produisent se cantonnent encore à un certain minimum défini dans leur programmation. Dès lors que le niveau d’exigence augmente, les réponses de ces IAs perdent drastiquement en pertinence. Par ailleurs, les IAs sont par définition dépourvues de créativité et ne peuvent que reproduire les comportements que l’on leur a enseignés. Dans des situations de réelle gestion de la clientèle, comme celles que les conseillers vivent chaque jour, les IA sont encore impuissantes. Le travail réalisé par les banquiers est adapté aux situations que leurs clients vivent et leurs réponses sont déterminées par des facteurs purement humains comme l’empathie que les IAs ne peuvent encore ressentir.

Si aujourd’hui, elles fournissent un travail, qui pour l’homme peut-être fastidieux et chronophage, les IAs restent de bons assistants qui épaulent les banquiers, mais qui ne sont pas encore capables de les remplacer sur le cœur de leur activité qui nécessite des qualités humaines. Le futur nous dira si un jour les intelligences artificielles pourront reproduire ces qualités voire se les approprier.

Dans le secteur du conseil, l’IA a également un impact significatif. Les chatbots comme ChatGPT ou ChatSonic peuvent répondre à des requêtes de recherche de données et les synthétiser. Le résultat des réponses restant sommaire, il constitue une base de travail relativement solide sur laquelle s’appuyer avant de lancer un travail de recherche et d’analyse plus poussé. Les chatbots auraient ici la fonction d’un moteur de recherche amélioré. Ces IAs peuvent, comme pour les banquiers, remplir les tâches les plus fastidieuses et chronophages pour permettre aux consultants de se recentrer sur leur cœur de métier. De plus, certaines IAs peuvent produire différents types de visuels en fonction des requêtes émises, comme une présentation PowerPoint. Une nouvelle fois, le résultat est sommaire, mais constitue un point de départ efficace pour bien commencer et tout le travail de mise en forme est donc déjà réalisé. Plus besoin de consacrer des heures à vérifier les coquilles ici ! Cependant, le métier de consultant étant essentiellement un métier de l’humain, l’intelligence artificielle est de nouveau limitée par sa propre condition. Chez Hector Advisory, nous apportons une grande importance aux valeurs humaines et nous considérons que les préoccupations de nos clients sont les nôtres. Nous nous investissons personnellement pour comprendre leurs problématiques et proposer des solutions sur mesure qui allient rationalité et humanité.

L’intelligence artificielle porte en elle le potentiel de transformer le quotidien des hommes, dans leur travail et leur vie privée. Les banques et les cabinets de conseil n’y échappent pas. Tenter de se soustraire à ce progrès serait une erreur fatale. La résilience est une valeur clé pour la réussite dans ces secteurs et il faudra en faire preuve pour intégrer ce nouvel outil à nos modes de travail. Les IAs sont loin d’avoir exploité tout leur potentiel et ont encore beaucoup à apprendre pour se perfectionner. Nous ne sommes pas près de vivre nos films de science-fiction préférés, et ce, sûrement pour le meilleur.