Les banques au cœur de la bataille du climat

Les banques sont un levier formidable pour accompagner la transition écologique, même si elles ne sont pas directement impliquées dans les émissions de gaz à effet de serre.

Que ce soit pour des raisons d’image ou des contraintes réglementaires, les banques vont progressivement adapter leurs activités afin d’obtenir un label « vert ». Le pressenti est qu’il ne sera bientôt plus un « petit plus » pour se différencier et conquérir une nouvelle clientèle, mais une véritable contrainte réglementaire.

Ceci n’aura pas nécessairement un impact direct sur les revenus des banques mais va déplacer leur source. En effet, de nombreuses banques annoncent arrêter le financement des énergies carbonées au profit des énergies vertes, elles mettent en avant le financement de véhicules électriques en remplacement de véhicule thermiques, et les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) se multiplient….

L’impact ne sera donc pas sur le business des banques mais sur leurs processus internes. En effet, la mise en œuvre de la taxonomie, l’apparition de reporting du type GAR (Green Asset Ratio) puis le renforcement progressif des multiples réglementations dans les années à venir va imposer aux établissements bancaires de lourds investissements. Sommes-nous à la veille d’une vague d’investissements similaire à Bâle 2 (plusieurs centaines de millions d’euros) ?

L’ensemble de la chaine de production bancaire va être touchée :

  • Renforcement du KYC pour mieux identifier les produits financés, mieux identifier les activités des clients financés, voire des activités des clients
  • Enrichissement des données collectées qui ne sont aujourd’hui pas dans les systèmes de gestion (ex : point GPS pour identifier les sols argileux, …) ?
  • Transfert de ces données dans les datalakes de la banque pour produire des reportings qui ne sont pas encore connus avec toute la problématique habituelle de mise en qualité
  • Etc…

Après avoir adapté leurs systèmes, leurs processus et leur organisation aux contraintes bâloises successives (risque de crédit, AQR, liquidité, …), les banques vont maintenant devoir s’adapter aux contraintes des réglementations RSE/ ESG avec la même difficulté. A savoir, de ne pas connaitre le point d’arrivée, celui-ci bougeant à chaque nouvelle réglementation.